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Printemps des cimetières

Le Printemps des cimetières est le seul événement national dédié exclusivement au patrimoine funéraire. L’objectif de l’événement est de faire découvrir les richesses patrimoniales méconnues des cimetières.

La Ville de Clermont-Ferrand possède quatre cimetières qui sont autant de lieu de découvertes de savoir-faire (sculptures, ferronneries...), d’architecture funéraire, de symbolique,... 

La 9e édition du Printemps des cimetières aura lieu les 24, 25 et 26 mai 2024 avec pour thématique les femmes dans les cimetières.

L’occasion est donnée de rendre hommage à ces inconnues qui ont œuvré dans l’ombre et que l’Histoire a oublié. C’est le cas des obusières des Gravanches, dites les « munitionnettes », qui travaillèrent à l’industrie de l’armement jusqu’en 1918, date à laquelle on leur demanda de rentrer dans leurs foyers…

D’autres femmes ont été éclipsée par un père ou un mari, dont les noms ornent les plaques de certaines rues de Clermont-Ferrand.

Le cimetière des Carmes offrent quelques exemples :

Élisabeth Hacquart, Ancien 1bis

Élisabeth Hacquart est née à Moulins, le 29 juillet 1836. Elle est la fille de Jean-Baptiste Poncillon (1798-1878), maire de Clermont-Ferrand de 1848 à 1852. Elle avait épousé un militaire, Charles Hacquart, mort en 1901.

Elle décède le 11 juillet 1911 et lègue l'essentiel de sa fortune (près de 350 000 francs) aux hospices pour l'édification d'un bâtiment destiné à soigner les enfants malades des deux sexes. Jean Amadon, architecte, édifiera les trois pavillons pour enfants de l'hôtel-Dieu qui prennent les noms de deux médecins (Gosselin et Tixier) et celui de la donatrice :  Hacquart. L’inscription de la fondation existe encore sur l’ancien pavillon Gosselin, mais à son nom de jeune fille : « Fondation Poncillon ».

Simone Perret, Ancien - 3 - 576

Simone Perret est née le 1er septembre 1904 à La Flèche (Sarthe), décédée le le 30 mai 1995 à Cébazat (Puy-de-Dôme).

Fille d’Ernest Brault, mécanicien à la SNCF, Simone Brault avait obtenu son CAP de comptabilité. En 1922, elle entre comme caissière dans les services administratifs du journal La Montagne et gravit les échelons, jusqu’à devenir chef des services administratifs du journal.

Elle épouse, le 8 août 1924 à Clermont-Ferrand, Nestor Perret, artisan chapelier. Les époux s’engagent dans la Résistance. En 1942, ils appartiennent au mouvement Combat et sont rattachés aux MUR (Mouvement Uni de Résistance) en octobre 1943.

Le 26 octobre 1943, Nestor Perret est arrêté et meurt des suites des tortures infligées. Simone Perret, sous le pseudonyme de Séverine, entre alors dans la clandestinité et rejoint Paris fin 1943 ou début 1944.

Arrêtée le 16 avril 1944, elle est incarcérée à la prison des Tourelles à Paris, puis dans les camps de Brens (Tarn) puis Burs (Haute-Pyrénées). Elle aurait échappé à la déportation grâce à l’intervention d’un officier de police qui empêche sa remise aux Allemands. Elle est libérée par les FFI le 25 août 1944.

Après la guerre, elle revient vivre à Clermont-Ferrand. Elle reprend son poste à La Montagne, devient conseillère municipale de Clermont-Ferrand, de la Libération jusqu’en 1970 environ.

Elle été décorée de la médaille de la résistance (1946) et a été faite chevalière de la légion d’honneur à titre militaire (1949).

Marie Bonnabaud, Ancien - 1 - 63

En 1866, Marie Bonnabaud, fait un legs aux hospices de Clermont-Ferrand. Son mari, Jean-Baptiste Bonnabaud, médecin et directeur de l'école de la maternité de l'Hôtel-Dieu a disparu un an auparavant sans laisser de descendance.

Après avoir doté sa famille du dixième de sa fortune, elle destine aux pauvres l'essentiel de ses biens, soit l'équivalent de 200.000 francs or.

Elle lègue aussi à la Ville de Clermont une somme de 10.000 francs dont le revenu doit « récompenser un praticien exerçant la médecine très dignement envers ses patients et ses confrères et prouvant que son art est bien autre chose qu'un métier, que l'accomplissement de ses devoirs est préférable à certains succès ».

Le 28 juin 1868, Marie Bonnabaud décède dans un accident de calèche.

Cimetière des Carmes

Rue du Souvenir Français

Le cimetière des Carmes est implanté sur un site occupé dès la création de la cité romaine d’Augustonemetum. Traversé par la grande voie reliant Vichy à Limoges, le site jouxte la via Agrippa, axe principal parcourant la Gaule d’est en ouest. Dès les premiers siècles, le site des Carmes a une fonction funéraire.

Au Moyen Âge, un monastère est attesté au Xe siècle, puis à nouveau à la fin du XIIe siècle. Au XVIIe siècle, les Carmes déchaux prennent possession des lieux. En 1816, la Ville de Clermont-Ferrand achète une partie de l’ancien enclos des Carmes, les terres retrouvent leur fonction première, celles d’un cimetière. Le nouveau cimetière est inauguré le 21 juillet 1816 et augment en 1846 et 1908.

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Cimetière de Montferrand

Rue Émile Combes

Montferrand

 

Le cimetière de Montferrand est installé au sud de l’ancienne cité médiévale. Clermont et Montferrand étaient deux cités distinctes jusqu’en 1630. Les Montferrandais se faisaient inhumer dans l’enclos des religieux bénédictins du Moustier Saint-Robert. Ce cimetière a perduré jusqu’à la Révolution et la confiscation et la vente des biens du clergé.

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Cimetière de Saint-Jacques

Rue Flameng

Le cimetière de Saint-Jacques est implanté au sud, sur un plateau dominant la ville, et a été créé en 1942. Dès les années 1920, la nécessité de construire un nouveau cimetière devient évidente. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, l’industrie du pneumatique (Bergougnan et Michelin) s’est considérablement développée. La main-d’œuvre industrielle investit la cité. De plus, la crise du phylloxéra, à la fin du XIXe siècle, a chassé des campagnes les familles de vignerons, venus travailler à Clermont-Ferrand. Les cités ouvrières des industriels Bergougnan (à Fontgiève) et Michelin (sur les plateaux environnants), ainsi que la construction des habitats à bon marché (HBM), redessinent le paysage urbain de Clermont-Ferrand.

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Cimetière de Crouël

Rue Pierre Estienne

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Dominant le cimetière, le puy de Crouël est une particularité géologique. Il ne s’agit pas d’un volcan, mais d’une cheminée volcanique vieille de 15 à 20 millions d’années. Plus étonnant, des traces de bitume sont visibles, laissant croire à une présence de pétrole en profondeur. Deux campagnes de sondages verticaux ont été menées, de 1882 à 1932, puis de 1958 à 1981, pour n’aboutir qu’à d’infimes gouttes de pétrole.

Le cimetière est implanté à l’est de la ville, en bordure des terres arables de la Limagne. Dans ce secteur, des fouilles archéologiques ont révélé des traces humaines, sous forme de silex taillés, remontant au Mésolithique (10 000 ans).

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