Paloma

La nouvelle reine du drag est Clermontoise !

Paloma, alias Hugo Bardin, a remporté cet été la 1re édition de Drag Race France, adaptation de l’émission culte « RuPaul’s Drag Race ». Une victoire et surtout une prestation très remarquée qui lui offrent aujourd’hui une formidable exposition. Rencontre avec la nouvelle égérie de la cause LGBTQ+, à l’occasion d’un show à Clermont organisé par SOS Homophobie Auvergne, association dont elle est désormais la marraine.

Bio express


30 juin 1991 : Naissance à Clermont-Ferrand
 
2009 : Entrée au cours Florent
 
2015 : Sortie de son 1er long-métrage (Neiges d'automne)
 
Avril 2022 : Prix du public au festival Music & Cinéma de Marseille (court-métrage Paloma)
 
Août 2022 : Remporte la 1re saison de Drag Race France
 
Octobre 2022 : Devient marraine de SOS Homophobie Auvergne et reçoit la Médaille de la Ville de Clermont-Ferrand

 

 

 

 

 


@paloma_hugobardin
@The_Paloma_

Pourquoi avoir choisi « Paloma » comme nom de scène ?

Paloma / À l’origine, il s’agit du nom d’un court métrage que j’avais réalisé : c’est ensuite devenu un personnage public sans que je ne le décide vraiment ! Je cherchais un nom pour illustrer les années 80 auxquelles mon film fait souvent référence. J’adore le cinéma espagnol et en particulier Pedro Almodóvar, qui m’a vraiment donné envie de faire du cinéma. J’aime aussi beaucoup Paloma Picasso, une grande créatrice des années 80. D’où « Paloma » !

Comment avez-vous débuté le transformisme ?

C’est difficile à dire… Au lycée, un metteur en scène m’a proposé un rôle de travesti et ça a ouvert la boîte de Pandore, comme une révélation ! Mais j’en faisais déjà sans m’en rendre compte lorsque j’étais enfant, ma mère m’habillait en drag quand j’avais 8 ans. J’en ai fait pas mal aussi au cours Florent. La première scène « officielle », c’était à Caen en 2019. Le véritable déclic professionnel, c’est lorsqu’une amie m’a proposé de tourner la web-série de cuisine Gourmandes ! visible sur YouTube.

Paloma, une autre facette de Hugo ?

Quand on se crée un personnage drag, on veut se protéger en se cachant derrière, mettre une distance. En fin de compte c’est juste moi, dans ma version scénique un peu flamboyante ! Je cite souvent l’exemple de Lady Gaga : quand elle rentre chez elle et enlève sa perruque, elle redevient Stefani. Le personnage est un moyen d’expression sur scène, et permet de ne pas être toujours dans le premier degré. Mais aussi de véhiculer des choses importantes. On ne donnerait pas autant la parole à Hugo !

Quels liens entretenez-vous avec Clermont ?

Je suis né et j’ai grandi à Clermont, j’en suis parti à 18 ans. Ma famille a beaucoup oeuvré pour cette ville, alors recevoir la Médaille de la Ville ça a du sens. Mais ce n’est pas moi qui compte, c’est ce que je représente en tant que personne queer. Je reviens ici de temps en temps, mais maintenant que j’ai l’honneur d’être marraine de SOS Homophobie Auvergne je vais y venir plus souvent ! J’ai l’impression que beaucoup de choses ont changé ici depuis mon départ concernant les LGBT+ et le drag. Et c’est en grande partie grâce au super travail d’associations comme SOS Homophobie que les mentalités évoluent.

Quelques mots sur l’aventure Drag Race ?

J’ai un peu hésité à y aller au début. Et puis je me suis dit que je n’avais rien à perdre, et que je préférais faire partie des pionniers plutôt que d’arriver en terrain conquis.