C'était la deuxième fois que le roi, Louis IX (canonisé en 1297), honorait Clermont d'une visite. Le 14 avril 1254, revenant de terre sainte, après une absence de six ans, il s'y était arrêté trois jours, reçu par son frère Alphonse, comte de Poitou et d'Auvergne. La ville acquit, à cette occasion, plusieurs reliques précieuses en cadeau, mais dut verser au roi et à sa cour, cent vingt livres et cent sous tournois. Huit ans plus tard, le roi de France revenait à Clermont pour célébrer, le jour de la Pentecôte, les noces de son fils.
Pourquoi Clermont ? Parce que la ville offrait, par sa position géographique, un intermédiaire naturel entre Paris et le royaume d'Aragon en Espagne. La construction de la cathédrale gothique avait débuté en 1248. Les murs commençant à peine à s'élever en 1262, il est vraisemblable, selon les historiens, que les noces eurent lieu dans la première cathédrale romane (même si le vitrail de la nef exécuté par Charles Desgranges vers 1870, nous montre le mariage sur un fond évoquant la cathédrale actuelle).
Le roi pieux, qui fonda et bâtit en France un nombre considérable d'églises et d'abbayes, s'empressa de donner douze mille livres, soit une somme égale à celle qu'il donnait en dot à ses filles, pour l'achèvement de l'édifice. Il semble que le roi ait également fait le don des splendides vitraux du chœur (la présence des armes de France et de Castille sur les verrières des chapelles placées derrière le maître-autel en attesteraient), provenant, probablement, de l'atelier qui avait réalisé ceux de la Sainte-Chapelle de Paris.
Les noces furent suivies de multiples réjouissances, dont, malheureusement, aucun chroniqueur de l'époque, ne rendit compte. On sait seulement, que le mariage ne fut pas longtemps heureux. La princesse, devenue reine, mourut en janvier 1271, des suites d'une chute de cheval. Elle avait eu le temps de mettre au monde, en 1268, celui qui devint le roi Philippe le Bel.