Les résistants sont dans la rue

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Chapelier le jour et guerillero la nuit, Nestor Perret.
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Emile Couladon, légendaire colonel Gaspard.

Figure emblématique de la Résistance sous le nom de Max et de Mercier, Jean Moulin a donné son nom à un boulevard et une école. Préfet de l’Aveyron, puis de l’Eure-et-Loire, il fut révoqué par le gouvernement de Vichy en juillet 1940, rejoignit le général De Gaulle à Londres, fut parachuté dans les Alpilles, unifia les trois principaux mouvements de résistance sous le sigle MUR et créa le Conseil national de la Résistance. Arrêté le 21 juin 1943, torturé par Barbie, il mourut le 8 juillet au cours de son transfert en Allemagne.

La rue Emile Coulaudon rend hommage au légendaire colonel Gaspard. Ce Clermontois exprima très tôt son complet désaccord avec la politique de Pétain, prit la tête du premier Corps franc, devint le chef régional de l’Armée secrète, puis chef régional des FFI et, à la Libération, commandant de la 13e région militaire. Il est décédé le 1er juin 1977, lors de la remise du prix de la Résistance. Un square est dédié à son frère Aimé, qui a pris une part active à la Résistance à ses côtés en tant que chef du journal des MUR d’Auvergne.

Une rue distingue Marinette Menut. Cette jeune pharmacienne, épouse de Max Menut dit Bénévol, était engagée dans le mouvement Combat aux côtés de son mari. Agent de liaison, elle alimentait en médicaments le maquis, qu’elle a rejoint en 1943 avec son père Bernard Lafaye. Responsable de l’hôpital de campagne pendant les combats du Mont-Mouchet, elle fut arrêtée et torturée de façon épouvantable. Son corps fut retrouvé dans un trou de bombe à Aulnat.

Chapelier le jour et guerillero la nuit, Nestor Perret tenait un magasin en centre ville, où une rue et un groupe scolaire portent son nom. Sous le nom de Serge, il a animé le mouvement Combat et le MUR. Il dirigeait le noyautage des administrations publiques dans le but d’organiser un service secret. Arrêté le 26 octobre 1943, emprisonné et torturé dans les locaux du 92e régiment d’infanterie transformés en prison, il mourut quelques heures plus tard.

Un square est consacré à Alexandre Varenne, à deux pas du siège du quotidien La Montagne qu’il avait fondé et dirigé. Son attitude courageuse, critique par rapport au gouvernement de Vichy jusqu’en 1943, date à laquelle il préféra saborder son journal, permit à La Montagne d’être l’un des rares quotidiens à reparaître sous son nom à la Libération.

Un stade honore le courage de Camille Leclanché, dit Buron, arrêté par la police française, torturé et assassiné par la Gestapo. Déportée à Ravensbrück, sa sœur Simone mourut un an après son retour.