Le nom de nos écoles

Les premieres écoles portaient le plus souvent le nom du quartier ou de la rue dans lequel elles avaient été construites, parfois de l’activité qui caractérisait le site. On a ainsi vu apparaître les écoles des Salins et Trudaine, devenue Jules-Ferry. Certaines écoles n’ont aujourd’hui encore que le nom de leur quartier ou d’un lieu-dit comme Chanteranne ou la maternelle la Pradelle. Edgar-Quinet, la plus ancienne école primaire laique de la ville, bâtie en 1885, s’est d’abord nommée l’école du Marché au bois avant de s’appeler l’école Fontgieve. Elle n’a pris sa dénomination actuelle qu’en 1925. Des l’adoption en 1881-1882 des lois scolaires rendant obligatoire l’instruction primaire, gratuite et laique, la municipalité s’engagea dans un remarquable programme de construction. Avec une architecture caractéristique, une partie réservée aux garçons, une autre aux filles, les bâtiments sont élevés a la gloire de la République. Lorsque la municipalité leur attribua un nom, ce fut d’abord pour honorer les grands fondateurs de l’école publique républicaine : Jules Ferry bien sur, que la plupart des villes de France ont célébré ; Paul Bert, ministre de l’Instruction publique ; Edgar Quinet, auteur de L’enseignement du peuple paru en 1850, dont Jules Ferry s’est inspiré pour l’élaboration des grandes lois scolaires de la IIIe République* ;Victor Duruy, nommé ministre de l’Instruction publique sous Napoléon III, qui créa le certificat d’études et imposa a toutes les communes de plus de cinq cents habitants de posséder une école publique de filles. Au début du XXe siecle puis dans les années soixante ou nombre d’écoles furent construites pour faire face au baby boom et au développement de Clermont-Ferrand, les noms d’illustres pédagogues ont été privilégiés : Jean Macé, fondateur de la Ligue française de l’enseignement ; Albert Bayet, président de la Ligue française de l’enseignement ; Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts sous le Front populaire ; Ferdinand Buisson, inspecteur général de l’Instruction publique et Prix Nobel de la paix. Meme distinction pour Aristide Briand, < l’ange de la paix >. Autres personnages de grande envergure politique, Jean Jaures et Pierre Mendes France, emprisonné sous le régime de Vichy a Clermont-Ferrand, honorent aussi les groupes scolaires. Puis ce fut le retour des hommes et des femmes de culture, historiens, écrivains, savants d’etre portés aux frontons des écoles clermontoises : Victor Hugo et Jules Michelet, Alphonse Daudet, Denis Diderot, Anatole France, Charles Perrault, Jean de La Fontaine, Romain Rolland, Jules Verne, Jules Valles. Peu de femmes ont été célébrées, excepté Marie Curie associée a son mari et George Sand. Enfin, la Ville s’est montrée reconnaissante envers des personnalités locales : Philippe Arbos, professeur de géographie a l’université de 1919 a 1953 ; Daniel Fousson, professeur au lycée Blaise-Pascal, adjoint au maire, décédé en 1976 ; Jean-Philippe Rameau, compositeur, théoricien de la musique et organiste a la cathédrale de Clermont-Ferrand au début du XVIIIe siecle. Les grandes figures de la Résistance ont été largement mises a l’honneur : Jean Moulin, bien sur, mais aussi ceux qui combattirent dans la région comme Nestor Perret, assassiné par la Gestapo en 1943, et Jean Butez, membre du comité régional Libération, adjoint au maire de Clermont-Ferrand, mort en 1953.