George Onslow, maître de la musique romantique

George Onslow meurt le 3 octobre 1853 à son domicile clermontois de la rue Pascal. Il a passé toute sa vie en Auvergne. Au cimetière des Carmes, les témoignages affluent pour saluer une vie exemplaire ; celle d’un homme politique éclairé, maire de Chalendrat et conseiller municipal de Clermont-Ferrand ; celle d’un immense musicien célèbre en Europe ; celle d’un Auvergnat profondément attaché à son pays et aux vignes qu’il cultivait avec bonheur. Fils aîné d’Edward Onslow, un notable anglais exilé en Auvergne et de Marie-Rosalie de Bourdeilles de Brantôme, George naît en 1784. Il épouse Delphine de Fontanges en 1808. Il a vingt-quatre ans et ne s’intéresse à la musique qu’en amateur. Jusqu’alors, la musique était l’apanage des rois. L’émergence de la société industrielle moderne transforme radicalement la donne.

Les musiciens doivent trouver des débouchés commerciaux dans l’opéra-comique et le vaudeville, prisés par le « gros public », pour reprendre l’expression de Berlioz. La musique instrumentale, dite savante, reste plus confidentielle. Sa vocation tardive pour la composition naît en écoutant une œuvre de Méhul. Grâce à ses terres du château de Chalendrat, George Onslow, gentlemen farmer, bénéficie d’une totale liberté de création. Conscient des progrès à faire, il va à Paris suivre des cours de composition avec Anton Reicha, remarquable théoricien qui a également formé Liszt, Berlioz, Franck et Gounod. L’amateur doué devient un maître de la musique de chambre, compose trios, quatuors et quintettes.

C’est à cette époque que naissent les premières écoles de musique. Georges Onslow prend naturellement part à cette popularisation de l’enseignement. Membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand depuis 1825, il crée la Société philharmonique en 1839, sous la présidence d’Hippolyte Conchon, maire de la ville. Son objectif, ambitieux, est de constituer un orchestre, mais les effectifs restent encore trop peu nombreux. D’autres sociétés musicales locales le sollicitent, notamment le Cercle lyrique d’Aurillac et l’antenne locale de l’Association des artistes musiciens dont l’objectif est de créer une caisse de solidarité. Sa notoriété l’amène à de fréquents voyages à Paris et en Europe. Il a pour amis Mendelssohn et Berlioz. Son œuvre, essentiellement instrumentale, est jouée par les plus grands interprètes de l’époque. Il est membre des sociétés philharmoniques de Londres, Rome, Berlin et Copenhague et président de l’Athénée musical. Sa carrière est couronnée en 1842, lorsqu’il succède à Cherubini à l’Académie des Beaux-arts. Pour en savoir plus :