Foire-exposition : Les grandes étapes

Tout commence en 1949. Gabriel Montpied, alors maire de Clermont-Ferrand, signe la convention d’organisation d’une foire-exposition avec Antoine Coulaudon, président de la Chambre de commerce et d’industrie. La Ville met la place Gambetta à la disposition des organisateurs. Au fil des ans, à la rentrée de septembre, les stands s’alignent en rangs serrés le long de l’avenue de la Libération et du boulevard Pasteur. Bibendum fait la joie des enfants. La Maison du Stade s’improvise en hall de présentation d’oiseaux de toutes espèces. Le matériel agricole s’installe à l’extérieur. « Le scénario se répète jusqu’en 1968, année de fermeture », explique Jean-Pierre Barreyre. Dès l’année suivante, Émile Coulaudon relève le défi. Il lance dans la même période une manifestation commerciale en pleine zone industrielle de Cournon et, fort de ce succès, organise une foire indépendante. Expo 71 voit le jour. La pointe de Cournon devient le rendez-vous économique incontournable de la rentrée. Jean-Pierre Barreyre a vécu cette étape comme exposant, puis membre du comité d’organisation. « Les parquets-salons abritaient une trentaine d’exposants sur les terrains d’Émile Coulaudon et de quelques entreprises voisines. La foire offrait une ambiance très conviviale et familiale au milieu des stands de meubles, d’électroménager, de piscines, de maisons individuelles, de dégustation de vins. Pour les parkings, les organisateurs pouvaient compter sur quelques agriculteurs qui mettaient leurs champs fraîchement moissonnés à disposition. Parfois même ils mobilisaient leurs tracteurs par mauvais temps, pour sortir les véhicules embourbés. » À nouvelle époque, nouveau site. En 1978, après le décès d’Émile Coulaudon, Joseph Gardet, maire de Cournon, propose le secteur du plan d’eau, plus vaste, mieux adapté. Roger Quilliot, sénateur-maire de Clermont-Ferrand associe la Ville à l’organisation. Marc Andrieux est élu président. La foire prend son envol. Elle passe à cent cinquante exposants sur trois hectares. En dehors des stands individuels, un chapiteau de cirque occupe le cœur de la manifestation. Un petit train touristique offre un tour de foire et de plan d’eau aux visiteurs. De nombreuses animations accompagnent l’événement. Thématiques, musicales, culturelles, mais aussi agricoles au-delà du plan d’eau. En 1981, la manifestation obtient le label national, intègre le calendrier fédéral des foires-expositions de France. Une nouvelle association voit le jour. Les Villes de Clermont-Ferrand et de Cournon, les chambres consulaires, le quotidien La Montagne contribuent à son expansion. En 1985, Jean-Pierre Barreyre prend la présidence, à l’heure où le congrès de la Fédération des foires et des salons de France fait étape à Clermont-Ferrand. « La foire s’étoffe grâce à un réaménagement de l’espace, des allées de circulation et des grands halls d’exposition, explique Jean-Pierre Barreyre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 110.000 visiteurs, 500 exposants, 1.600 stands sur plus de 80.000 m². Cela nous vaut d’obtenir le trophée de l’année, en 1992 ». Dix ans plus tard, avec 170.000 visiteurs, la foire se classe parmi les dix premières de France. Un chiffre légèrement supérieur à celui de l’édition 2003 qui a pâti d’un premier week-end maussade. « Ce succès tient en premier lieu à la qualité d’une équipe d’organisation structurée ». Et d’évoquer la mémoire de René Barbalat, « un médiateur de talent », rendant aussi hommage à son successeur, Hugues Larrouzé, « homme de terrain par excellence. ». La réussite c’est aussi une réactivité à toute épreuve. « Comme un bac ensablé il y a quelques années sur un plan d’eau à son niveau le plus bas, et dégagé par un véhicule amphibie de l’armée. Ou l’agrandissement d’une scène jugée trop étroite par une star de la chanson, trois heures avant sa prestation. » Forte d’une telle expérience, l’équipe s’apprête à franchir une nouvelle étape et à vivre une nouvelle aventure.