Julien Leschiera

Julien Leschiera

Encensé par la critique, récompensé du prestigieux prix Transfuge, le premier roman du Clermontois Julien Leschiera, Mes Vies parallèles, sorti en début d’année, n’est pas passé inaperçu dans le milieu littéraire. Le quadragénaire, libraire aux Volcans, se raconte.

Un premier roman époustouflant (…) un livre à la fois très politique et très drôle » salue l’écrivain Frédéric Beigbeder, dans l’émission de référence Le Masque et la Plume sur France Inter. Pour le journal Le Monde, voici « un premier roman réjouissant à la figure hautement romanesque de l’antihéros oisif ». Le magazine Télérama évoque « un roman bien plus profond qu’il n’y paraît sous ses airs de comédie loufoque (...) tel l’hymne d’une génération qui en a marre de courir après le succès ».

Le décor est planté. Inutile de compiler les nombreux autres commentaires élogieux ayant accompagné la sortie de Mes vies parallèles aux éditions Le Dilettante. Succès critique, l’histoire de ce personnage oisif, refusant de réussir, a même été récompensée par le très chic prix Transfuge 2023 du meilleur roman français. Le Clermontois Julien Leschiera succède, notamment, à Yann Moix et au prix Goncourt 2021, Mohamed Mbougar Sarr. « Tout ça fait plaisir, sourit-il poliment. Mais il y a une part de chance, une curiosité pour les premiers romans, un attaché de presse qui fait son boulot, le thème aussi… »

Julien Leschiera

Libraire à Clermont depuis un an

Humble et détaché, Julien Leschiera est libraire depuis 20 ans. Natif de l’Isère, ayant grandi puis vécu en région parisienne, il est arrivé il y a un an à Clermont-Ferrand. Pour le travail. « Je connaissais la librairie des Volcans de réputation, mais je n’avais jamais mis les pieds à Clermont. J’ai eu une bonne impression en arrivant ici. Elle s’est confirmée par la suite. »

Grand lecteur – « avec mon métier de libraire, je lis environ trois livres par semaine » – il est devenu auteur presque naturellement, il y a une dizaine d’années grâce notamment aux ouvrages « de l’auteur chilien Roberto Bolaño ».

Un premier roman écrit en deux mois

Le tournant de sa jeune vie d’écrivain, on peut le situer à l’été 2021. « J’avais démissionné d’un taf qui ne me plaisait pas, et j’ai voulu en profiter pour écrire. J’avais déjà écrit des trucs, mais là, j’avais le sujet en tête depuis longtemps. J’ai écrit 6 à 7 heures par jour pendant deux mois. » Quelque 510 pages plus tard, il envoie le manuscrit Mes Vies parallèles « à 3 ou 4 éditeurs » ciblés. « Tout est allé très vite ensuite. Une semaine après l’avoir reçu, les éditions Le Dilettante m’appelaient. »

En dépit de ce premier roman remarqué, Julien Leschiera ne se rêve pas en écrivain exclusif. « J’écris par plaisir et j’aime bien l’idée d’avoir un boulot à côté. Je suis aussi réaliste : vivre de ses droits d'auteur concerne 0,01 % d’entre eux. Et ça implique d’être auteur à 100 %. Il faut faire la promo, aller dans les salons, avoir des contacts avec des éditeurs, faire des dédicaces, des conférences… et là, pour le coup, je ne prendrais pas de plaisir. »