Et le chemin de fer arriva jusqu'à  Clermont...

En 1853, le ministre des Travaux Publics décide de relier par des transversales les lignes de chemin de fer à Clermont, en sachant que si la gare était à la charge de l’État, la Ville devait s’occuper de l’aménagement des voies la reliant à la place Delille, lieu où s’arrêtait alors la cité. Et c’est ainsi que le 7 mai 1855, la gare de Clermont-Ferrand est inaugurée en même temps que sa première liaison : St Germain des Fossés-Clermont.

Devant les avantages de cette création, les partisans d’une seconde gare envoyèrent des pétitions, mais le projet fut abandonné et remplacé par la construction d’une gare à Royat pour desservir les quartiers ouest. L’arrivée du train ne fut cependant pas une aubaine pour tout le monde : les transports par voituriers qui faisaient étape dans la ville ainsi que par navigation sur l’Allier disparurent peu à peu et l’émigration des Auvergnats en direction de Paris prit de l’ampleur. Par contre, l’agriculture trouva des débouchés plus nombreux et le développement des communications fut le point de départ de l’essor industriel de la région. Quant au quartier de la gare, il avait encore, au début du XXème siècle, un aspect campagnard

La gare était desservie par des voies boueuses par temps de pluie : l’avenue Centrale (avenue Carnot), l’avenue Croix Morel (avenue de Grande Bretagne), et un chemin qui partait de la place Delille pour se terminer à la gare en passant devant l’enclos du « Château Rouge », grosse propriété qui a donné son nom au secteur. L’avenue de la Gare (avenue Charras) a commencé à se développer après la guerre de 1870 avec l’installation de quelques hôtels et de boutiques d’artisans : fabriques de bâche, de billard, chapeliers, serruriers…ainsi que plusieurs dépôts de bois et de charbon. C’est aussi à cette époque que des bars, des restaurants et des casernes apparurent dans le secteur.

En fait, le quartier de la gare, né sous le Second Empire, est lié à trois guerres que l’on retrouve dans le nom des rues. Après la guerre de 1870, apparurent les rues d’Alsace, de Metz, de Colmar, de Strasbourg. Celle de 1914-1918 apporta le monument de la place Bansac (actuellement place Salford) et les rues de pays ou de souverains alliés de la France : avenue d’Italie, de Grande Bretagne, Albert-Elisabeth. La dernière Guerre annonça l’avenue de l’Union Soviétique et le square de la Jeune Résistance.