Commanderies du Temple et de l'Hôpital à  Montferrand

Illustration
La commanderie hospitalière de Saint-Jean-de-Ségur au sud de Montferrand. Cartes de France réalisées par Jean-Dominique, comte de Cassini, pour le roi Louis XV au XVIIIe. BMIU Clermont-Ferrand, A 34583.

L'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem (2), fondé vers 1070, prit modèle sur le Temple et ajouta à sa première vocation la protection des pèlerins et des routes des Etats latins d'Orient. L'active participation des Templiers et des Hospitaliers à la défense des Etats Latins d'Orient aux XIe et XIIIe siècles et l'entretien de forteresses telles que le Krak des Chevaliers nécessitaient un approvisionnement régulier en hommes, argent et matériel qui reposait sur les couvents, appelés commanderies, que les moines soldats possédaient en Occident.

Le diocèse de Clermont comptait au XIIIe siècle, 36 commanderies du Temple et 25 de l'Hôpital. Au XIIe siècle, dans leur lutte d'influence contre l'évêque de Clermont, les comtes d'Auvergne s'appuyèrent sur les ordres militaires, qui ne dépendaient que du pape, et favorisèrent par des dons leur installation près de leur résidence, la ville de Montferrand.

En 1199, la comtesse G. leur fit ainsi un don par testament. Fondée dans les années 1190, la commanderie du Temple de Montferrand, résidence du maître de la Province d'Auvergne, était située à l'intérieur des murailles de la ville, au sud-ouest, dans l'actuelle rue Parmentier. Les Hospitaliers possédaient également dès la fin du XIIe siècle une importante commanderie appelée Saint-Jean-de-Ségur, résidence du grand prieur d'Auvergne, au sud de Montferrand, sur un monticule.

L'ordre donna son nom à la porte sud de la ville, la porte de l'Hôpital. Constitués des dons pieux de la chevalerie, des paysans, des artisans et de la bourgeoiserie commerçante, leurs biens regroupaient champs cultivés, pâturages, vignes, maisons, fours et moulins banaux.

Les deux commanderies furent réunies après le procès du Temple (1307-1312) et l'exécution du grand maître de l'ordre, Jacques de Molay, brûlé à Paris en 1314. Saint-Jean-de-Ségur fut peu à peu délaissée au profit des bâtiments du Temple de Monferrand et rasée à la Révolution.