Blaise Pascal : l'esprit, la foi et le coeur.

Comment imaginer le jeune Blaise Pascal en train de jouer avec les gamins de son âge sur la place de la Victoire ? Quelle put bien être l'enfance de "l'effrayant génie" (1) ? Probablement studieuse, puisqu'à  onze ans, il écrivit un petit traité sur la propagation des sons, et, l'année suivante, retrouva seul les trente-deux premières propositions d'Euclide. Dès lors, son père l'admit à  participer aux entretiens qu'il avait régulièrement avec les savants de son époque. Blaise Pascal fut un esprit universel, un homme de cOeur, d'esprit et de foi.

Dans tous les domaines, il fit preuve d'une rigueur de pensée extrême et poussa ses recherches jusqu'à  l'invention. Savant et homme de progrès, il eut toujours le souci de trouver des débouchés pratiques à  ses recherches. Un sens pratique que Jean Anglade (2) attribue à  son "auvergnacité". Ainsi les expériences sur le vide au sommet du Puy-de-Dôme débouchèrent-elles sur l'invention du baromètre, et ses études mathématiques engendrèrent-elles la machine à  calculer, la fameuse "Pascaline" dont le musée Lecoq possède deux exemplaires. Il servit d'expert pour l'assèchement des marais du Poitou et plus tard, il eut l'idée de lancer les carrosses à  cinq sols, l'ancêtre de tous nos transports en commun urbains.
Pour faire aboutir ce projet, il se transforma en chef d'entreprise, mais dans le but de redistribuer les bénéfices aux pauvres. Bien entendu, toute la vie de Pascal est marquée du sceau de l'engagement religieux, et plus particulièrement ses dix dernières années. Après la fameuse "nuit du feu" du 23 novembre 1654, Pascal entra à  Port-Royal-des-Champs, où il mena une vie ascétique et intransigeante, conforme à  l'idéal janséniste jusqu'au 19 août 1662.

Poursuivi par les Jésuites, il écrivit "Les provinciales" dans la clandestinité et elles parurent sans autorisation. Contre la morale des casuistes, il portait le débat sur le plan de la morale et de la responsabilité, en utilisant les armes de la dialectique, de l'éloquence et de l'ironie. Avec "Les pensées", il tentait de persuader les incroyants, distinguant l'esprit de géométrie de l'esprit de finesse, deux moyens complémentaires d'approcher la vérité. Jusqu'au bout, il poursuivit néanmoins ses recherches mathématiques, puisqu'il publia le traité sur les roulettes, et continua d'aider les plus défavorisés, en homme de devoir et de cOeur.