Ah ! Les belles vendanges d'antan !

Pas la moindre note sur les vignobles auvergnats dans les carnets de César ! Pourtant nul n'ignore que nos ancêtres les Gaulois prisaient particulièrement son breuvage. Quelle qu'en soit son origine, la viticulture se développa progressivement dans notre région et les Auvergnats s'y adonnèrent avec enthousiasme. La récolte du raisin tenait à  la fois de la cueillette et de la cérémonie sociale. La date resta longtemps fixée de façon autoritaire par le ban des vendanges. Certains ont même dit qu'elle ressemblait en Auvergne à  une véritable fête nationale, tant il est vrai qu'elle fournissait l'occasion de se livrer à  de nombreuses réjouissances. Ainsi, le dîner des vendanges était-il proverbial par son abondance.

Les récits d'autrefois ressemblent à  des légendes : "Le soir, à  la chute du jour, le coup d'Oeil devient magique ; le coteau s'est illuminé ; munis de torches allumées, les vendangeurs courent, s'élancent, se défient, se poursuivent et se rejoignent enfin au sommet de la vigne, où se forment des sarabandes immenses qu'éclairent au loin de vastes jets de lumière". La récolte finie, le vin coule à  flot dans les cabarets du vieux Clermont. Selon la tradition, les vignerons honoraient Saint-Verny. Ils lui consacraient une fête annuelle, formant des processions précédées de la statue de leur saint.

Commencée à  l'église, la fête s'achevait naturellement en libations. L'église de Montferrand (comme de nombreuses autres églises du département) possède encore son Saint-Verny et, dans le quartier historique, les anciennes demeures de vignerons restent nombreuses. Nos vignobles ont connu leur apogée au XIXe siècle, avant de décliner. Maurice Pourchon, qui était membre de l'équipe municipale, avait lancé l'idée de les réimplanter sur les côtes de Clermont. Elle a fait son chemin, car le retour des belles vendanges d'antan est annoncé pour l'an 2000.