Montferrand, la ville des Comtes

Nous savons que la comtesse Brayère, dite comtesse G., reçut de son mari la bourgade de Montferrand, qu'avec son fils, le comte Guillaume, elle lui donna une charte libérale, un plan d'urbanisme rigoureux, ainsi que des garanties sur le plan des libertés.

En cette fin troublée du XIIe siècle, la noble dame allait tout simplement inventer avec succès une ville neuve (ou franche), qui allait devenir bourgeois et prospère. Que subsiste-t-il de cette époque lointaine mais heureuse ? La maison dite "de l'Éléphant ", rue Kléber, quelques caves, en fait fort peu de choses. Ville des comtes, Montferrand était gérée par huit consuls choisis tous les ans parmi les marchands, les artisans, mais aussi les laboureurs et les viticulteurs. Comme ses voisines, elle connut l'alternance entre les périodes de paix et celles de troubles, de pillages, d'épidémie et de guerres.

En 1304, elle fut classée troisième des treize villes de Basse-Auvergne. Elle brillait alors d'un vif éclat. La commanderie des Templiers, celle des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, des chanoines réguliers de Saint-Antoine, ainsi que le couvent des Cordeliers et celui des Bénédictins de Saint-Robert en firent un centre religieux qui appela sur lui l'attention des souverains. Le transfert du bailliage sur son territoire, en 1425, allait lui donner une nouvelle grandeur, car les magistrats firent bâtir de magnifiques demeures. Mais la roue tourna.

En 1531, Montferrand perdit le bailliage des exempts, en 1630, la Cour des Aides, et en 1731, son bailliage ordinaire. A-t-elle aussi perdu son nom ? Disons plutôt qu'il a été transformé. En 1731, elle dut accepter l'union avec Clermont, sa voisine et rivale distante seulement de 1500 mètres. Ainsi naquit Clermont-Ferrand.