La clinique Saint-Joseph tourne la page

Conçu par les architectes Laurent Ponchon et Jacques Honoré Méridier, le bâtiment est construit en 1897, pour accueillir l’orphelinat La Providence confié depuis 1836 à la congrégation des Sœurs de la Miséricorde de Billom et installé jusqu’alors dans la Maison des Carmes-Deschaux. Le nouvel établissement, propriété des religieuses, est édifié au cœur du quartier Saint-Joseph et ouvre officiellement ses portes le 20 octobre 1897. Il fonctionne en tant qu’orphelinat jusqu’à la Première Guerre mondiale. Pendant le conflit, le bâtiment est réquisitionné comme hôpital militaire. Fonction qu’il doit aussi assumer pendant la Deuxième Guerre mondiale et qui le conduit à être le théâtre d’un épisode de la vie de Pierre Mendès France. Condamné à six ans de prison par le gouvernement de Vichy à la suite d’un procès conduit par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, l’éminent homme d’État est transféré le 13 mai 1941 pour insuffisance hépatique dans l’hôpital militaire de la Providence, transformé en hôpital-prison. Il s’en échappe le 21 juin par une fenêtre donnant sur l’avenue Albert-et-Elisabeth (une plaque apposée sur le mur du bâtiment rappelle l’événement). Après la guerre, les locaux sont remis en état pour reprendre leurs fonctions d’orphelinat. Puis, très vite, la Mère Marie de Jésus Montjotin, supérieure générale du couvent, décide d’installer une clinique dans une partie du bâtiment (l’autre partie et la chapelle restant à la disposition des religieuses). Avec l’aide des docteurs Germain et Trabourin et du général Paumé, elle obtient, en 1947, l’autorisation du gouvernement et ouvre, le 24 février 1949, la clinique médico-chirurgicale Saint-Joseph, avec six religieuses comme infirmières. En 1994, la Congrégation cède la clinique à une équipe de médecins fédérés autour du Docteur Jacques Courtadon qui en devient président directeur général. La clinique disposant de quarante-six lits et places se spécialise dans le domaine chirurgical en ophtalmologie, ORL et phlébologie et dans le domaine médical en pneumologie, cardiologie, rhumatologie et oncologie. Quelques années plus tard, la nécessaire adaptation du bâtiment aux nouvelles normes exigées par l’Agence nationale d’accréditation en santé pousse l’équipe de la clinique Saint-Joseph à quitter ce bâtiment vénérable, à s’associer aux cliniques des Dômes et Saint-Amable et à s’installer avec elles dans le nouveau Pôle Santé république. Le transfert de la clinique Saint-Joseph a fait craindre la démolition du bâtiment, suscitant une vive réaction des habitants du quartier et le lancement d’une pétition organisée par le Comité de quartier la Gare/Delille/les Carmes, avec l’espoir de voir l’histoire de la vieille bâtisse retrouver une nouvelle santé…