Jean-Philippe Rameau, organiste à  Clermont

De 1702 à  1706 et de 1717 à  1722, le compositeur séjourna à  Clermont, dont Massillon devint l'évêque en 1917. Lionel de la Laurencie le dépeint sous son dais épiscopal présidant aux offices, tandis que du haut de sa tribune, Rameau déployait les fastes de sa musique. Embauché comme maître de chapelle contractuel, Rameau tenait l'orgue durant les offices et les cérémonies, accordait l'instrument et donnait des cours aux enfants de la maîtrise, trois fonctions imposés qu'il portera plus tard à  leur niveau le plus haut en développant sa propre création, ses recherches acoustiques et sa réflexion théorique. Sur cette période, une seule anecdote est parvenue jusqu'à  nous. Dans son éloge historique à  la séance publique de l'Académie de Dijon, le docteur Hugues Maret raconte comment le jeune et bouillant Rameau, lié par contrat au chapitre de la cathédrale, mais désireux de reprendre sa liberté, s'y prit pour obtenir la résiliation de son bail, en 1706.

Le samedi de la Fête Dieu, il joua à  peine le matin et fort mal le soir. "Il avait mis tant d'art dans le mélange des jeux et l'assemblage des dissonances les plus tranchantes que les connaisseurs avouèrent que Rameau seul était capable de jouer aussi désagréablement. " Et Rameau partit, mais il revint quelques années plus tard pour honorer un nouveau contrat, puis il repartit. Cette fois, la gloire l'attendait à  Paris. En 1983, Clermont-Ferrand a célébré le tricentenaire de sa naissance en lui consacrant une exposition au musée Bargoin et deux spectacles créés par Musique-Univers (Pygmalion et Dardanus), sous la direction de Jean Louis Jam.