Jean Auchatraire

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Né à  Guéret en 1906 d'un père investi dans le transport, Jean Auchatraire a baigné dans le milieu automobile dès son plus jeune âge. À quatorze ans, les hasards de la vie lui font conduire sa première voiture pour un parcours Paris-Clermont-Ferrand.
À dix-sept ans, il fait un stage chez Berliet, à  Lyon et effectue son service militaire au 34e Régiment d'Aviation du Bourget. Il n'y pilote pas, sa mère lui ayant fait promettre de ne pas le faire, mais reste ainsi en contact étroit avec le monde de la mécanique. Puis, il entre chez Chenard & Walker, constructeur automobile, au service technique puis commercial, avant de se voir confier la direction de la succursale de Clermont-Ferrand. Il se livre alors à  sa passion, le sport automobile.
Il est de toutes les courses de la région Auvergne. En 1940, il est désigné expert pour la région par l'administration des Domaines et expertise le matériel issu de la guerre, dont plus de trois mille autobus. En 1947, il devient concessionnaire Simca tout en continuant son activité pour Chenard, puis concessionnaire des bus Chausson, en 1950. Lorsque le tramway cesse de rouler, c'est lui qui fournit les quarante premiers autobus.
En 1958, il innove en créant le premier parking de la ville, 4, rue Bonnabaud. En 1962, les Grands Garages d'Auvergne se séparent de Simca et implantent une concession Fiat. Celle-ci existe toujours, reprise par les enfants de Jean, Patrick et Christian Auchatraire.
En 1969, Jean Auchatraire parachève l'ensemble grâce à  un second parking, beaucoup plus vaste que le précédent, créant ainsi une structure toujours en place et bien connu des Clermontois.
Parallèlement, Jean Auchatraire, premier président de l'Association sportive de l'Automobile Club d'Auvergne, crée le Rallye des villes d'eau, puis un circuit de vitesse, en 1955, à  proximité de l'aéroport. Mais la catastrophe des 24 Heures du Mans, le 11 juin de la même année, conduit le gouvernement à  interdire les courses en ville. Jean Auchatraire travaille alors, avec Toto Roche et Louis Rosier, au tracé d'un circuit de montagne qui sera accepté par les hautes instances nationales : le Circuit de Charade, inauguré le 27 juillet 1958. Louis Rosier décédant en 1956, Jean Auchatraire porte sur ses épaules la réalisation du projet et son fonctionnement. Succès immédiat qui le porte au firmament du sport automobile.
En 1978, Jean Auchatraire prend sa retraite, mais suit l'évolution du "plus beau circuit du monde", selon la formule de Stirling Moss. Il est naturellement présent en septembre 2001, lors de l'inauguration du nouveau circuit.
Le 23 février 2002, il s'éteint, laissant derrière lui l'image d'un homme droit, digne, élégant, animé d'une curiosité jamais émoussée et d'un dynamisme étonnant. Patrice Besqueut, aujourd'hui directeur de l'Automobile Club d'Auvergne, passionné des lieux et des hommes qui ont marqué notre région, membre de la Satcar, a souhaité raconter cet homme à  la "foi qui renverse les montagnes".
Il était son ami et lui rend hommage à  travers le premier Carnet de routes de la Satcar, édité par la Satcar, intitulé Jean Auchatraire, 1906-2002, disponible à  l'Automobile Club d'Auvergne, 3, rue Cugnot, tél. 04 73 98 16 80 et qui a servi de source documentaire à  cet article.